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Oui au droit à vivre et à mourir dans la dignité !
Vous avez été nombreux à me faire part de vos réflexions sur cette question complexe, tant elle interpelle nos consciences. Si tout doit être mis en œuvre pour donner davantage de moyens aux soignants et améliorer les soins palliatifs, sans oublier l'appui qui doit être apporté aux associations d'accompagnement à domicile comme le réseau Cecilia dans le Sud de l'Aisne, il faut aller plus loin.
Oui, tout doit-être fait pour qu'au-delà de la nécessité de mourir dans la dignité, chacun puisse d'abord vivre dans la dignité jusqu'au bout.
C'est cela notre grande ambition. Et c'est pourquoi il nous faut améliorer les conditions de vie de nos aînés, que ce soit à domicile ou dans les Ehpad. Je suis aussi impatient de voter une loi sur le grand âge pour améliorer encore la prise en charge de la grande dépendance, qui est un enjeu majeur pour notre société.
Le 31 mars dernier, la commission des Affaires sociales de l'Assemblée nationale a adopté la proposition de loi du député Olivier Falorni donnant et garantissant le droit à une fin de vie libre et choisie.
Depuis 2017, pas moins de quatre propositions de loi avaient été déposées sur le sujet de la fin de vie. Au-delà de la loi dite Leonetti, elles rappelaient la nécessité de légiférer et d'adapter nos normes au profit des droits des patients atteints de maladies incurables.
L'Assemblée nationale s'est honorée lors de ces débats : travail transpartisan, écoute et respect des convictions de chacun ont permis des échanges apaisés et constructifs.
Reste à transformer l'essai dans l'hémicycle, malgré la volonté d'obstruction de certains parlementaires. Avec plusieurs députés de la majorité, j'affirme l'importance de ce texte à l'ordre du jour de l'Assemblée nationale ce jeudi 8 avril 2021.
Chaque avancée pour les droits de nos concitoyens, qu'il s'agisse du droit de vote des femmes, de l'abolition de la peine de mort, de l'interruption volontaire de grossesse défendue par Simone Weil, du pacte civil de solidarité ou plus récemment du mariage pour tous, a montré à quel point ces réformes étaient structurantes dans nos sociétés.
Ces grands marqueurs de l'histoire française rendent fiers nos concitoyens. Nous sommes fiers d'être une République indivisible, laïque, démocratique et sociale, qui a su au fil des évolutions de la société, qu'il s'agisse des droits des femmes, des personnes homosexuelles ou aujourd'hui des personnes âgées et/ou malades, s'adapter avec force à ces mutations.
Alors que l'Espagne vient d'accorder le droit à mourir dans la dignité, serons-nous encore les derniers de l'Europe ? Lorsqu'on sait que les Pays-Bas, la Belgique et le Luxembourg, sont bien en avance sur la France à ce sujet.
Cette prochaine discussion à laquelle je participerai sur la proposition de loi appelle à un meilleur encadrement des pratiques.
Il est nécessaire de laisser à chacun le droit de recourir, s'il le décide, à l'assistance médicalisée lors d'une situation de fin de vie avérée.
« Toute personne capable et majeure, en phase avancée ou terminale d'une affection grave et incurable, quelle qu'en soit la cause, provoquant une souffrance physique ou psychique qui ne peut être apaisée ou qu'elle juge insupportable, peut demander à disposer, dans les conditions prévues au présent titre, d'une assistance médicalisée active à mourir. »
Cette disposition, très encadrée, s'appuie sur des règles très précises. Je sais que le sujet fait débat dans notre société, que certaines personnes sont opposées à toute évolution, mais en conscience, compte-tenu des garde-fous proposés, je voterai en faveur de ce texte, si le vote arrive à son terme.
Jacques Krabal
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